Monastère d'Arkady, grotte de Zeus et randonnée
Samedi : l'agence ECTA nous avait organisée une sortie. Et c'est parti pour la première étape de la journée: le monastère d'Arkadi, au sud est de Rethymno.
Le monastère d’Arkadi est un monastère orthodoxe situé sur un plateau fertile du mont Psiloritis, à une altitude de 500 mètres environ. On y trouve de nombreuses vignes, oliveraies, et des forêts de pins, de chênes et de cyprès.
L'église actuelle date du XVIe siècle et est marquée par l'influence de la Renaissance, l'île étant vénitienne à cette époque. Cette influence est visible dans l'architecture, qui mélange éléments romans et baroques. Cette église à deux nefs fut détruite par les Turcs en 1866, et reconstruite, depuis. Dès le XVIe siècle, le monastère fut un lieu de science et d'art, possédant une école et une bibliothèque riche de nombreux livres anciens
Entouré d'épaisses et hautes murailles et situé sur un plateau difficilement accessible, le monastère est une véritable forteresse.
La date exacte de la fondation du monastère n'est pas connue avec certitude. Selon la tradition, les fondations du monastère sont posées tantôt par l'empereur byzantin Héraclius tantôt par l'empereur Arcadius dès le Ve siècle. Et selon cette seconde version, le monastère tirerait son nom de l'empereur. La plus ancienne preuve d'existence du monastère daterait du XIVe siècle.
Arkadi fut un centre actif et un des hauts lieux de la résistance contre l'occupation ottomane, ce qui fit sa célébrité. Pendant la révolte crétoise de 1866, 943 Grecs y trouvèrent refuge : des résistants, et une majorité de femmes et d'enfants. Après trois jours de combat, et sur les ordres du supérieur du monastère, l'higoumène Gabriel, les Crétois firent sauter les barils de poudre, préférant se sacrifier plutôt que de se rendre. Tous sauf une centaine sont morts lors de l'assaut. 1 500 Turcs et Égyptiens périrent aussi dans la bataille.
La poudrière où s'étaient réfugiés les grecs.
Cette femme ,qui n'était alors qu'un bébé, a survécu à l'explosion des barils de poudre...
L'enceinte donne au monastère l'allure d'une forteresse qui délimite un complexe de 5 200m. L'épaisseur des murs d'enceinte est de 1,20 mètre environ..
Le monastère est devenu aujourd'hui un sanctuaire national en l'honneur de la résistance crétoise. Le 8 novembre est désormais le jour de fêtes commémoratives à Arkadi et à Rethymnon. L'explosion ne mit pas un terme à l'insurrection crétoise, mais attira l'attention de l'Europe sur ce peuple qui se battait pour son indépendance.
Sur la partie interne de l'enceinte, on trouve les bâtiments comme la maison de l'higoumène, les cellules monacales, le réfectoire, les entrepôts, la poudrière et l'hospice[
Les absides de l'église
Vue depuis l'enceinte
À l'extérieur du monastère, à une soixantaine de mètres à l'ouest, se trouve un bâtiment commémorant le sacrifice des Crétois morts en 1866. Les ossements des morts du siège de 1866 y sont entreposés dans une étagère vitrée. Ces ossements portent clairement les traces de combats et sont parfois percés sous l'effet des balles ou des coups d'épées. Une inscription commémorant le sacrifice des Crétois tombés lors du siège se trouve également dans ce mémorial. On peut y lire :
« Rien n'est plus noble et plus glorieux que de mourir pour son pays. »
De forme octogonale, ce bâtiment est un ancien moulin à vent qui fut par la suite transformé en entrepôt. Il servit d'ossuaire peu de temps après le siège et acquit sa forme actuelle en 1910.
Après cette belle visite nous reprenons le bus, direction la montagne et la grotte de Zeus, rien que ça ! Mais ça se mérite et la route est longue !
La route est très divertissante !
Maintenant il faut marcher, pas le choix ! Nous voici sur le mont Psiloritis ou mont Ida, point culminant de la Crète, situé à 2456 mètres d’altitude. enfin, nous on n'est pas au sommet vous pensez bien ! On a laissé le bus au parking du Nidha à 1370 mètres d'altitude et on a pris la piste qui conduit à la grotte de l'Ida (Idhéon Andhron) où Zeus fut élevé après son séjour au Dikti.
Il y a des petites églises PARTOUT en Crète !
Et enfin, après à peine une demi heure de marche, la grotte !
Cette grotte occupe une place importante dans la mythologie grecque : Cronos, le père de Zeus, avait pour habitude de manger ses enfants afin de ne pas être détrôné par eux. C'est pour lui épargner ce triste sort que Rhéa, la femme de Cronos, cacha leur dernier fils, Zeus, en Crète dans la grotte du mont ida (selon une version de la légende...). Des équipes italiennes ont identifiées les restes d'un sanctuaire datant de l'époque romaine. Ce sont en particulier les scènes sculptées sur les nombreux objets retrouvées (boucliers, tambours,...) ainsi que certaines inscriptions qui ont permis d'en déduire que le sanctuaire était véritablement dédié au culte de Zeus.
La grotte n'a rien d'exceptionnel mais la balade est sympa !
Un wagonnet, forcément il faut l'essayer !
La visite est finie, il faut redescendre
Retour au bus, destination le village d'à côté.... enfin presque à côté ! le village se nomme Anogia. Nous arrivons au restaurant où des tables nous sont réservées.
Vue depuis la terrasse du restaurant
Le menu est déjà prévu, tant mieux ! les apprentis vont pouvoir goûter aux vrais spécialités grecques.
En entrée:
Dakos, pain durci, recouvert de tomates fraîches écrasées, d’olives et de feta. On l’appelle parfois paximadi (c’est le nom du pain durci) ou encore kouloukopsomo.
Il y avait aussi de la viande grillée en entrée mais elle était si bonne que tout le monde s'est jeté dessus, pas le temps de prendre une photo ! Toujours en entrée (pas de photo) : longues pâtes mélangées dans un bouillon de mouton.
On était déjà repu et voilà qu'arrive le plat principal ! Côtes de porc...et frites
Salade
Certain ont plus d'un estomac, c'est sur !!!
En dessert nous avons des fruits (et légumes !) confits. Ici coing et aubergine. Délicieux ! Avec un verre de raki
Contrairement à l’ouzo et au raki turc ou libanais, le raki crétois n’est pas anisé. Il titre près de 40° et rappelle, par exemple, la grappa italienne. Le terme de tsikoudia était généralement utilisé en Crète, mais sous l’occupation turque, celui de raki s’est largement répandu. On nous en propose souvent un petit carafon (karafaki) en fin de repas.
Nous avons réussi à nous lever de table pour retourner au bus !
Sur les routes de Crète on croise très souvent des petites chapelles au détour d’un virage. Ce sont des chapelles dressées en souvenir d'une personnes blessée ou même décédée dans un accident de la route qui s’est produit à l’emplacement même de la chapelle.
Surprise sympathique, à la sortie d'un village, nous croisons une mini parade de carnaval.
Le truc particulier de la conduite crétoise c’est que les routes sont parfois très larges et il est recommandé de conduire tout à droite même sur la « bande d’arrêt d’urgence » qui n’est pas du tout un endroit pour s’arrêter en Crète. En fait si tout le monde roule à droite c’est que le centre de la route est réservé aux dépassements ! Les crétois dépassent même dans les virages avec zéro visibilité...
Sur la route on voit souvent des panneaux de signalisation criblés de trous. Ce sont certains crétois qui utilisent les panneaux comme cible pour les tirs à la carabine. Original non ??
Après une petite pose à l'hôtel on se retrouve à la pizzéria pour le dîner.
Le lendemain c'est reparti pour une autre excursion ! Je sais, on dirait que le bus est vide mais ils en ont assez que je les prennent en photo ou bien ils dorment, je ne sais plus...
Nous avons une petite heure de route jusqu'à destination : les gorges d'Imbros
Comme d'habitude, la route est belle !
Le bus nous laisse en amont des gorges, il nous attendra au village en bas.
Normalement l'entrée est payant (2 euros) mais comme c'est l'hiver... c'est gratuit !
Les gorges d'Imbros, situées au dessus de Chora Sfakion sur la route qui mène à Hania est une très belle promenade et très facile à réaliser. 2 à 3 h de descente tout au plus (8 km) et sans se presser. Il n'y a aucun passage difficile. Ce sont de superbes gorges.
Petite pause après un quart d'heure de marche ??? Ou bien ils m'attendent ! Non, ils ont faim...
Une mini taverne (fermée, c'est l'hiver...)
Et voilà, nous avons mis 2 heures sans nous presser (enfin moi en tout cas !) sous un beau soleil pas trop chaud sans voir un touriste !
Les plus rapides attendent les derniers
Encore un petit effort pour aller jusqu'au village.
Très vite nous trouvons la petite plage du village
Certain hésite à se baigner visiblement, il faut dire que c'est l'hiver !! 19 ou 20° mais dans l'eau, combien ???
Voici les plus téméraires ! Tony en tête !
Eux, ils attendent de voir comment les cobayes réagissent ...
Finalement une bonne moitié du groupe se jettera à l'eau
Une petite pause déjeuner au village
Et nous repartons pour Rethymno
Chuuuuuuut !
Ils sont si tranquilles quand ils dorment !
et le soir, comme ils ont toujours faim ces apprentis, on se met aux fourneaux !
à demain !